S’il n’en est pour l’instant qu’à ses balbutiements, le marché de l’immobilier dans le métavers, ou immobilier 3,0, montre déjà de belles promesses. Ces univers virtuels sont en effet en plein boom, et les investissements massifs consentis par Meta, la maison mère de Facebook, pour le développement du sien laissent entrevoir de belles perspectives, notamment pour les premiers à se saisir de l’opportunité. Mais comme souvent lorsque l’on découvre de nouveaux marchés, l’incertitude règne et la crainte de la bulle financière est bien réelle.
De nouvelles opportunités d’investissement
Malgré ses énormes investissements, sa communication intense, et sa force de frappe (Facebook et Instagram comptent chacun plus d’un milliard d’utilisateurs), Horizon Worlds, le métavers de Facebook n’est pas encore le leader du secteur. Lorsque l’on parle d’immobilier 3.0, en tout cas. Non, la première marche de ce podium revient pour l’instant à The Sandbox, un autre univers virtuel aux graphismes simplistes et qui revendique, par la voix son cofondateur, plus de 60 % du marché de l’immobilier 3.0 mondial.
Il faut dire que la promesse est là. La possibilité, en effet, d’être présent un univers qui n’en est qu’à ses débuts, mais offre de belles perspectives au vu des capitaux qui y sont investis, est alléchante pour plusieurs raisons. Être parmi les premiers à s’y installer permet d’une part de s’y faire un nom et nombre de marques ne s’y sont pas trompées : Gucci, HSBC, Carrefour, ou encore Ubisoft sont en effet déjà propriétaires de terrains numériques sur The Sandbox. Mais d’autre part, ce pari peut se révéler juteux : si le marché immobilier 3.0 mondial était déjà estimé à 500 millions de dollars en 2021, ce chiffre reste sans commune mesure avec la valeur de ce que l’on pourrait désormais appeler l’immobilier 1.0. Ses perspectives de croissance sont donc, pour l’instant, encore considérables.
Le champ des possibles de ces propriétés numériques reste à déterminer, mais leurs promoteurs expliquent qu’elles partagent beaucoup de caractéristiques avec leurs homologues du monde réel. Une boutique ou un stade virtuels sont ainsi parfaitement monétisables, par exemple.
D’autant que la confiance dans ces univers affichée par leurs créateurs et investisseurs semble sans faille. The Sandbox a ainsi effectué une levée de fonds de 93 millions de dollars en 2021. Quant à Meta, l’entreprise de Mark Zuckerberg, elle investit 10 milliards de dollars par an dans ce seul projet.
Un marché prometteur, mais qui reste très volatile
Malgré les promesses mirifiques de l’immobilier 3.0, il ne faut pas forcément s’y précipiter tête baissée. La communication et la confiance dans ses possibilités affichées par ses promoteurs ne doivent pas faire oublier qu’il doit encore faire ses preuves. D’autant que le plus visible des métavers, Horizon Worlds, est encore presque comiquement inachevé, présentant notamment des graphismes auxquels les consoles de jeu vidéo du début du siècle n’ont rien à envier, et beaucoup de fonctionnalités en travaux. Un autre signe devrait d’ailleurs inciter à la prudence en la matière : Mark Zuckerberg, qui croit énormément à cet univers, a perdu près de la moitié de sa fortune, soit tout de même 70 milliards de dollars, depuis le lancement de ce dernier. Et malgré la considérable force de frappe de son entreprise, seuls 1 % des Américains y étaient inscrits un an après son lancement.
Un autre motif de prudence réside dans les transactions qui sont réalisées dans les métavers. En effet, certains de ces univers utilisent des cryptomonnaies « maison » ou existantes par ailleurs — ce qui constitue en soi un facteur de risque important. Car ces crypto-actifs sont très spéculatifs, ce qui peut donc induire un très fort retour sur investissement… mais qui s’accompagne d’un risque non négligeable. Et le krach de mai 2022, qui a vu certaines de ces monnaies décentralisées perdre presque toute leur valeur en quelques jours, en est un cruel rappel.