Inscrite aux Monuments Historiques à la fin de l’année 2020, la basilique du Sacré-Cœur, édifice emblématique à Montmartre, sera classée au début de 2021. Une distinction amplement méritée pour le deuxième monument parisien le plus visité, juste derrière la cathédrale Notre-Dame.
Pourquoi ce classement fait-il polémique ?
Initialement, l’Histoire nous
apprend que sur la colline de Montmartre, au IVe siècle, le premier évêque de
Paris aurait été martyrisé. Une chapelle a été construite ici avant la
basilique, en hommage à cette figure parisienne.
Mais une autre histoire plus
sombre encore pousse certains à renier le Sacré-Cœur. En effet, sur cette même
colline, du sang a de nouveau coulé au XIXe siècle. La République est proclamée
pour signer la fin du Second Empire, après la défaite de Sedan. Pendant la
Commune, de nombreux Parisiens entrent en insurrection contre le gouvernement
de Versailles qui émane d’une élection commanditée par une majorité monarchiste
à l’Assemblée nationale.
Plusieurs milliers de communards
auraient perdu la vie pendant ce que l’on appelle souvent la « Semaine
sanglante ». Finalement, même si aucune allégation officielle ne lie le
Sacré-Cœur avec la Commune, beaucoup pensent que le monument a été réalisé pour
expier ses abominables crimes.
Réconcilier toutes les versions de l’Histoire
Deux histoires existent pour
expliquer la construction du Sacré-Cœur : la première est catholique, la
seconde est davantage politique. En acceptant d’inscrire le bâtiment aux
Monuments Historiques, la ville de Paris entend réconcilier ces deux versions
et célébrer la beauté de cette réalisation.
En parallèle, dans le même
mouvement, on prévoit aussi de classer le square Louise-Michel, rebaptisé ainsi
en 2004 en honneur à l’une des plus grandes figures de la Commune. Le but de
cette manœuvre est avant tout de valoriser le beau patrimoine montmartrois, et
de s’assurer que son Histoire sera bien transmise aux générations futures.