Situé au 22 rue des Saules dans le 18
e arrondissement parisien, le Cabaret du Lapin Agile remonte au XIXe siècle. Pendant la période « bohème » au XXe, c’était un lieu central, où de nombreuses légendes se retrouvaient… Parmi les personnalités habituées aux locaux, on cite notamment Pablo Picasso, Roland Dorgelès, Francis Carco ou Blaise Cendrars. Encore en activité, cet espace organise différentes veillées, où chanteurs et humoristes animent une scène dans la bonne humeur !
Aux origines du cabaret du lapin agile…
Depuis la fin du XVIIIe, on considère toute la partie du « bas Montmartre » comme une zone de plaisir : c’est ici que les cabarets comme le Moulin Rouge ou le Chat noir fleurissent. À l’inverse, le « haut Montmartre » se donne plutôt des airs de village, où l’on peut se loger à bas prix, ce qui attire une population très hétérogène.
Contre toute attente, c’est dans ce secteur plus rural et résidentiel que le Cabaret des Assassins, ou du Lapin Agile, est né en 1795. En 1860, le Lapin Agile devient une auberge de routiers, le « Rendez-vous des Voleurs ». Un nouveau nom apparaît seulement quelques années plus tard, en 1869 : « Le Cabaret des Assassins » : sur les murs, des tueurs très célèbres comme Ravaillac sont affichés, ce qui explique le choix de ce nom étonnant.
Peu de temps après, on fabrique une enseigne pour cet espace : il s’agit d’un lapin vêtu de vert, avec une écharpe rouge. Puisque le caricaturiste à l’origine de cette création se prénomme André Gill, le cabaret s’est brièvement fait appeler « Au Lapin à Gill », avant de redevenir le Lapin Agile.
À la fin du siècle, en 1886, l’établissement est racheté par une ancienne danseuse de cancan qui le transforme en café-restaurant-concert. Toulouse-Lautrec, Charles Cros, Van Gogh, Renoir, Utrillo ou encore Aristide Bruant, qui passent de nombreuses soirées au Chat noir, consomment également dans ce café en journée.
Un cabaret devenu une institution !
La renommée du Cabaret du Lapin Agile arrive un peu plus tard, au début du XXe siècle. Plusieurs individus comme Pierre Mac Orlan, Roland Dorgelès ou Paul Fort viennent s’y détendre. Apollinaire y lit des poésies et, sur place, Picasso peint même plusieurs œuvres (un portrait de Marguerite Luc baptisé
Femme à la corneille, un autre d’un Arlequin buvant, nommé
Au Lapin Agile : Arlequin au verre).
Sur place, les artistes cohabitent avec des anarchistes et des criminels du Bas Montmartre. Le gérant souhaite au bout d’un moment chasser cette « clientèle indésirable », ce qui fait naturellement couler beaucoup d’encre.
Après des années mouvementées pendant la première partie du XXe siècle et ayant maintenu son activité sous l’Occupation, le Cabaret du Lapin Agile poursuit son activité à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. En 1947, c’est ici que Léo Ferré et le guitariste Alexandre Lagoya se rencontrent — sachant que sur place, Claude Nougaro a également fait ses premiers pas sur scène.
Pour découvrir le Cabaret du Lapin Agile, rendez-vous dans le quartier Montmartre, rue des Saules : l’établissement est accessible depuis l’arrêt de métro Lamarck-Caulaincourt, desservi par la ligne 12.
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