Achevée au début du XXème siècle, la basilique du Sacré Cœur est un symbole indissociable du quartier Montmartre. Arborant un style romano-byzantin, elle a été érigée entre 1876 et 1910 en respectant les plans de l’architecte Paul Abadie@
La première pierre du Sacré Cœur, faite de marbre rose, a été posée le 16 juin 1875 par le cardinal Guibert – à quelques pas seulement de l’ancien moulin de la galette, ce qui vaudra à la basilique de porter le surnom « Notre Dame de la Galette ».
La création des fondations de l’édifice est une véritable problématique et demande de nombreux mois. Les ouvriers se voient dans l’obligation de construire 83 puits d’une profondeur de 33 mètres pour s’assurer que la construction tienne.
En 1878, on commence à travailler sur la crypte et, 3 ans plus tard, les travaux pour la basilique débutent – ce qui permet d’inaugurer l’intérieur de la nef en 1891. Les vitraux posés à l’époque ne sont plus ceux que l’on peut admirer aujourd’hui : ils ont été détruits pendant la Seconde Guerre mondiale avant d’être refaits. La consécration est célébrée le 16 octobre 1919 par le cardinal Vico, en présence de l’archevêque de Paris, d’évêques, de dignitaires ecclésiastiques, de membres du clergé et de fidèles. La fin officielle des travaux est en 1923, quand les derniers détails de la décoration intérieure sont achevés. Dans les années 1930, on agrandit l’ensemble avec des annexes et l’on ajoute sacristie, bureaux et dortoirs à destination des pèlerins.
Ce qui fait la célébrité du Sacré Cœur
La crypte génère beaucoup d’enthousiasme chez les adeptes du Sacré Cœur. On peut y trouver la première pierre posée pour sa construction, des tombeaux de personnages importants et de nombreuses sculptures.
Sur les façades extérieures, on ne se lasse pas d’admirer chaque détail sculpté, ciselé avec le plus grand soin. François Sicard, par exemple, a créé une statue de Saint Michel tuant un dragon – tandis que des symboles des quatre évangélistes du campanile ont été réalisés par Henri Bouchard.
À l’intérieur de la basilique, on retrouve une statue de Saint Michel, cette fois réalisée par Léon Noël – et une statue de Jeanne d’Arc par Léon Fagel. Impossible de passer à côté du maître-autel en marbre de Sienne situé dans le chœur est de Rauline. Enfin, un retable de Lucien Magne avec une représentation du Christ en croix entouré de ses apôtres constitue également un symbole majeur du Sacré Cœur.
À noter que si, de nos jours, la beauté du Sacré Cœur lui permet de faire l’unanimité, cela n’a pas toujours été le cas. À l’époque de sa construction, des artistes comme Steinlen, Willette, Sarcey ou Zola ont critiqué cette initiative, la considérant comme du pur obscurantisme. Plus étonnant encore, le peintre Félix Del Marle a écrit, en 1913, qu’il fallait détruire Montmartre – pour y installer des gratte-ciels, des métros et des lignes de tramway. Une vision futuriste et surréaliste qui reste, bien heureusement, de l’ordre de la science-fiction.