Situé autour de la place Pigalle à Paris, le quartier Pigalle s’étend sur une zone comprise entre le 9ème et le – très emblématique – 18ème arrondissement. Très touristique, ce périmètre composé de bars spécialisés ou de lieux aussi spécifiques que le musée de l’érotisme a abrité, autrefois, de très grands cabarets.
Les cabarets disparus à Pigalle, de belles histoires à connaître
Si Pigalle est, aujourd’hui encore, un quartier très animé, on sait que les cabarets étaient plus nombreux à une autre époque. Au 84 boulevard de Rouchechouart, il y a eu le cabaret « Le Chat Noir » qui, désormais, n’existe plus. Un peu plus loin, l’Élysée Montmartre accueillait également de nombreux spectacles – avant de brûler dans un terrible incendie, survenu en 2011. Dans cet établissement, considéré comme un lieu emblématique du French Cancan, la Goulue avait débuté sa carrière. En outre, le cabaret « Le Ciel et l’Enfer », situé au 53 boulevard de Clichy, a fermé ses deux entrées – sachant que l’une menait au paradis et l’autre à l’enfer. Dans ce cabaret au concept inédit, les déguisements et mises en scène étaient particulièrement réputés, tout comme les danseuses vêtues de costumes laissant apparaître toute leur féminité.
Quand Pigalle est devenu un quartier réputé pour sa criminalité
Dans les 20 dernières années du XIXème siècle, entre l’ouverture du « Chat Noir » en 1881 et l’installation du Moulin Rouge en 1889, la vie nocturne à Pigalle était joyeuse, mouvementée et – avant tout – orientée vers la fête et le plaisir. Des artistes comme Vincent Van Gogh, Salvador Dalí ou encore Pablo Picasso s’inspirent de cette effervescence particulière pour leurs œuvres – ou côtoient régulièrement certains établissements du quartier.
Mais dans les années 1910, la place Pigalle devient connue pour sa capacité, dans des cafés comme « La Nouvelle Athènes », « Le Petit Maxim’s » ou encore « L’Omnibus », à accueillir les truands de Paris. Les souteneurs fréquentent aussi ces lieux, à la recherche de femmes pour en faire des prostituées, qui iront parfois travailler dans des bordels américains. Dans les années 1930, des règlements de compte rythment la vie de Pigalle – tandis que les maisons closes poursuivent leur activité. Après la Seconde Guerre Mondiale, les maisons closes doivent être fermées parce qu’elles deviennent illégales. Mais les prostituées continuent leur travail. Ce n’est que dans les années 1960 que les proxénètes et propriétaires d’établissements sont jugés pour leurs actes.
Le nouveau visage de Pigalle, en lien avec son passé
Dans les années 1970, la libération des mœurs faisant suite au mouvement hippie et aux manifestations de mai 1968, Pigalle se pare d’une nouvelle réputation. Dans le quartier, on voit apparaître des cinémas pornographiques, des boutiques « sex-shop » ou encore des salons de massages. On voit aussi se développer, sur place, le concept de « live-show » : en public et en direct, des couples font l’amour. Cette période très sexuée à Pigalle n’a naturellement pas pu durer très longtemps, même si les sex-shops existent toujours dans le quartier. Aujourd’hui encore, on peut trouver des bars à hôtesses, mais leur objectif est plutôt d’attirer une clientèle de touristes curieux – et non des habitués.